Depuis décembre 2019, des groupes de parole sur la vie affective et sexuelle sont proposés aux travailleurs de l’ESAT Le Pennessuy.
Les personnes en situation de handicap se voient reconnaître leur droit au respect de leur vie privée et à l’exercice de leur autonomie, y compris dans le domaine de la sexualité, depuis seulement 2005. La prévention est essentielle pour que chacun puisse avoir accès à l’information ou bénéficie d’un soutien en cas de besoin.
C’est dans cette optique qu’Asmaa Mouahdi, en formation d’assistante de service social, a mis en place une action collective sur la thématique « vie affective et sexuelle ». Soutenu par le pôle formation, ce groupe de parole est organisé en partenariat avec différents acteurs qui ont pu rencontrer et accompagner les ouvriers de l’ESAT.
Dans les premières réunions, un film de sensibilisation a permis de faire réfléchir les participants aux différentes représentations que les uns et les autres pouvaient avoir de « l’Amour ». Ces réunions animées et riches en échanges ont permis d’aborder le respect de l’autre, la peur des « ennuis » (être enceinte, tomber malade), la peur de la sexualité, le manque d’information, le consentement, la souffrance que l’on peut ressentir lorsque l’on n’aime plus une personne et qu’on se sépare.
La question de la parentalité a aussi été évoquée et une fois encore, « internet » s’est invité dans les conversations : il est possible d’y faire des rencontres, ou d’y échanger des discussions ou photographies intimes qui parfois finissent par « échapper » à leur propriétaires… Enfin, l’orientation sexuelle a aussi été évoquée avec son lot de questionnement et de souffrance par rapport au regard des autres qui peuvent alors être dans le jugement.
De ces premières discussions, des sous-thématiques ont été identifiées et il a été décidé de les aborder en groupes plus restreints, et avec des intervenants extérieurs, tel que Patrick Muller, conseiller en vie relationnelle et Geneviève Patain, du Centre de Planification du Conseil Départemental de l’Ain.
Les séances ont porté sur :
Lors de ces séances, des outils variés ont été utilisés : des courts-métrages, des jeux de rôle ou encore des photographies ont servi de support pour échanger.
« Il faut respecter et être respecté. Et on doit pouvoir dire « non » même à ceux qu’on aime ! »
Pour les temps à venir, l’instauration d’un groupe de discussion plus régulier pourrait permettre à ceux qui en éprouvent le besoin d’échanger sur tous les sujets ayant trait à la vie affective, dont la sexualité, qui revient de manière régulière dans les questionnements des usagers accompagnés.
Article publié le 03/03/2021.